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Reddition des comptes : les « premiers clients » du Pool judiciaire financier livrés à la Division des investigations criminelles

Vendredi 20 Septembre 2024

Article modifié le 20 septembre 2024 à20h 55

Des lingots d'or et une image d'un site aurifère de Sabodala (illustration)
Des lingots d'or et une image d'un site aurifère de Sabodala (illustration)

A peine installé dans ses nouveaux habits en lieu et place de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) le 17 septembre 2024, le Pole judiciaire financier (PJF) est entré en action. Selon notre confrère L’Observateur dans son édition du 20 septembre, le PJF a livré 5 dossiers d’accusation à la Division des investigations criminelles (DIC) de la Police judiciaire. Ce sont des politiciens et hommes d’affaires proches ou appartenant à l’ancien régime au pouvoir de février 2012 à avril 2024, précise le média.

 

Selon le journal, un homme d’affaires sénégalais dont l’identité n’est pas encore révélée est « le premier client » du Parquet financier. Son audition par les enquêteurs de la Brigade des affaires financières de la DIC était prévue pour démarrer ce 20 septembre. L’objet porte sur un trafic présumé de lingots d’or issus de zones minières dont celle de Sabadola dans le sud-est du Sénégal, précise L’Obs.

Selon le media en ligne BuurNews, Lat Diop, dernier ministre des Sports de l'ancien régime et ancien directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE), est convoqué samedi 21 septembre à la Division des investigations criminelles pour audition. Le 28 août 2024, cet ex fonctionnaire du ministère des Finances et du Budget avait fait l'objet d'une interdiction de  sortie du territoire national alors qu'il se trouvait à l'aéroport international Blaise Diagne de Diass.  

 

Le lancement des activités du PJF marque, selon les observateurs, le véritable début de la politique de reddition des comptes annoncée par les nouvelles autorités sénégalaises. A cet effet, une liste noire de présumés délinquants et prévaricateurs des finances publiques aurait été établie. Ses membres sont de facto interdits de quitter le territoire national « pour des des besoins d’enquêtes ». 

 

Contrairement à la défunte Cour de répression de l’enrichissement illicite, le Pool judiciaire financier a radicalement changé de philosophie et de démarche. Créé sous le régime de l’ancien président Macky Sall, il attribue plus de droits aux personnes poursuivies. Non seulement il dispose d’une juridiction d’appel pour les prévenus, mais il ne leur impose plus, à l’instar de la Crei, la charge de la preuve : c’est au Parquet financier d’étayer ses accusations.

 

Composé de 27 membres, le Pool judiciaire financier est dirigé par El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier. Abdoulaye Diouf en est le procureur financier adjoint tandis que Ibrahima Faye et Harouna Sow en sont les deux substituts.

 

Il comprend un collège des juges d’instructions financier sous la tutelle d’Idrissa Diarra, une chambre de jugement financière, pilotée par Papa Mohamed Diop, une chambre d’accusation financière présidée par Mamady Diané et une chambre des appels financiers dirigée par Anta Ndiaye Diop. 

 
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